Une monnaie locale chez Be Square, pour quoi faire ?
Ce vendredi 17 avril, en plein confinement, nous recevons Perrik Penet-Avez, porteur du projet CMIS, au cours d’un de nos cafés zoom hebdomadaires. CMIS, c’est un projet de monnaie locale au niveau de la métropole lilloise uniquement destinée aux entreprises. Lise Sendré de chez Imagine une Histoire, résident chez Be Square, nous accompagne sur toute l’animation de la communauté Be Square et nous fait le plaisir de faciliter graphiquement la rencontre.
Tous les résidents de Be Square sont invités à participer à la présentation de Perrick et à poser toutes leurs questions. Pour ceux qui n’ont pas pu participé et qui veulent en savoir plus, voici une résumé de ce qui s’est dit.
Pourquoi en est-on arrivé à parler monnaie locale chez Be Square ?
Chez Be Square, nous nous sommes amusés à cartographier les relations commerciales passées et présentes au sein des résidents. Rapidement, la carte est noircie. Avec des agences de communication excellant sur des domaines variés, des avocats, des experts-comptables, un photographe, …, nous sommes un mini BNI et nous travaillons tout naturellement les uns avec les autres.
Naturellement, parce que de manière intuitive, nous nous faisons confiance. Tout se passe toujours mieux quand on communique bien, sincèrement et régulièrement, avec son fournisseur ou son client.
Nous avons aussi régulièrement fait des compensations ou trocs. Nous avons par exemple troqué de la communication contre de la location de salle. Mais le souci du troc est qu’il est unilatéral. Ainsi, les échanges sont freinés. Nous sommes donc obligé de passer sur du monétaire. Et, en ces périodes troublés, cela ferait du bien d’alléger ses besoins de trésorerie.
Une monnaie serait donc un facilitateur des échanges commerciaux déjà présents au sein de l’écosystème.
C’est quoi exactement ?
Et non, c’est tout sauf du Bitcoin ! C’est une monnaie locale donc il y a une notion de territoire forte. Le territoire serait la Métropole Lilloise. Le but de la monnaie locale est de favoriser l’économie dans le territoire. Et nous, on compte bien favoriser un maximum le territoire roubaisien. Parce qu’on aime Roubaix !
Contrairement au Bitcoin, il y a bien une autorité de régulation. La chambre de compensation assure qu’il y a bien une équivalence stricte entre les crédits et les débits sur l’ensemble des adhérents.
Surtout, c’est une monnaie inter-entreprises. C’est-à-dire que ce sont les entreprises qui se font crédit entre elles. C’est parce que mon fournisseur me fait confiance que le client d’un autre de mes fournisseurs peut dépenser à crédit chez un autre fournisseur. Dis comme ça, c’est complexe. En vrai, cela nous facilite la vie, promis.
Concrètement, c’est quoi l’intérêt de payer ou de se faire payer en monnaie locale inter-entreprises ?
Bon, on est des entrepreneurs, notre trésorerie, c’est le nerf de la guerre. Le premier avantage, c’est qu’en adhérant à une monnaie locale inter-entreprises, vous avez un découvert autorisé immédiatement et aussi vous êtes payé immédiatement de vos prestations. Avantage appréciable quand l’argent de la banque coûte cher – enfin, coûtera cher dans quelques mois.
Bon, on est des entrepreneurs, et on sait – depuis longtemps – l’importance de la résilience et donc du réseau local. Le système a clairement pour but de démultiplier les échanges sur le territoire de la MEL. Par exemple, plutôt que d’aller chercher une agence de communication sur la région parisienne, vous la cherchez au sein du réseau – elle peut être recommandée par les autres adhérents.
Je suis motivé, tu m’en dis plus sur le projet !
Le projet est co-construit : chacun peut y amener sa pierre. L’idée générale serait :
- Tout d’abord, tu verses une cotisation – ce sera la seule rémunération de la monnaie,
- Immédiatement, tu détiens une autorisation de découvert de 6% de tes achats de l’année passée,
- Tu peux dépenser ( attention, le Trésor Public n’accepte, pas encore ;), cette monnaie. Tu devras donc payer la TVA en euros )
- Au final, tu reçois tous les mois, un relevé de banque,
- Et surtout, pas de frais sur les mouvements de monnaie.
Le projet serait mené à travers une société coopérative.
Aussitôt dé-confinés, une première rencontre de tous les entrepreneurs intéressés sera organisé par les porteurs de projet.
Inscris-toi sur contact@cmis.pro pour être tenu informé !