Be Square : la révolte face aux mauvais payeurs
Il semblerait que pour être entrepreneur, il faut être en révolte. L’idée de créer sa boîte vient bien souvent d’une révolte, en référence à une conférence de Didier Gesp que j’ai suivi il y a quelques années. Et bien, en ce moment, je suis en mode révoltée contre les conditions de règlement des gros donneurs d’ordre …
La révolte, on l’a rencontre peut-être tous mais je vous raconte quand même …
80 % de mon chiffre d’affaires est réalisé par des « petites » entreprises. Heureusement ! Ces dernières sont en prélèvement automatique, ça marche comme sur des roulettes. Quand il y a un problème de trésorerie ou de facturation on s’arrange, on discute. En plus, ils me paient en avance ; ) Et puis il y a les 20% restant. Ces 20% c’est généralement du chiffre d’affaires « Salle de réunion ». Du coup, c’est un mix achat, revente, restauration et location de salle. Ces 20 % ce sont aussi des acheteurs généralement salariés de gros donneurs d’ordre et c’est aussi un acte d’achat ponctuel.
Un premier exemple, les donneurs d’ordre
Le 14 novembre 2016, nous sommes heureuses, notre devis a été accepté par des donneurs d’ordre, nous avons du le modifier 3 fois pour qu’il le soit. La date de la réunion est confirmée pour la 14 décembre. La journée de séminaire se passe parfaitement bien, les participants et l’organisateur sont ravis. Nous leur envoyons leur facture le jour même. La date de règlement prévu est à 30 jours soit le 13 janvier 2017. Nous ne voyons rien arriver, nous relançons le 26 janvier pour apprendre que notre interlocutrice est en congé maternité, nous prenons contact avec sa remplaçante. Cette dernière confirme la bonne réception de la facture, elle nous indique qu’elle se renseigne auprès de ses donneurs d’ordre. À ce jour, nous n’avons pas de nouvelle. Les factures de nos fournisseurs sont payées, mais malheureusement, ne l’est pas, 60 jours après la prestation.
Un autre exemple, le règlement
Il y a quelques mois, nous sommes contactés par le service comptabilité d’un de nos clients. Il nous demande un extrait K-bis de moins de 3 mois pour régler notre facture. Concrètement, je n’en ai pas – le seul en ma possession est celui de la création de la société. Je dois donc payer 3,90 € pour me faire payer des 2 300 € dus. Choquée par la démarche, j’indique à la comptable que je ne financerai pas leurs procédures internes.
À elle de l’acheter sur internet si elle souhaite compléter son dossier. En parallèle, je préviens mon acheteur. Je suis contente de travailler pour eux. Néanmoins, ils ne doivent pas oublier que notre relation est de l’ordre de David et Goliath. Le respect commence par la prise en compte de nos impératifs : une facture de 2300 € c’est une broutille pour eux, c’est un gouffre pour moi. Il comprend et demande à son service comptabilité de passer outre. J’en passe et des meilleures : certifier conforme notre RIB et notre extrait KIBS, remplir des formulaires …
Alors, peut-être que vous me direz :
- prendre des acomptes : nous avons déjà essayé bien sûr, les délais de validation des salles, en plus de leurs procédures de paiement ne nous le permettent pas,
- relancer en amont de la date d’échéance puis immédiatement après : cela prend du temps,
- réduire les conditions de règlement, mesure prise depuis ce début d’année, on verra.
- faire du recouvrement : à quel moment nous perdons la relation commerciale ? Ne vaut il pas mieux perdre de la trésorerie à un instant T que de perdre du chiffres d’affaires pour toujours.
Pour moi, la vraie question n’est pas là. Mais la vraie question est dans quelle société souhaitons-nous vivre dorénavant. Les plus forts sont-ils là pour écraser les plus faibles ? Détient-on du pouvoir pour s’en servir de manière inopportune ? En gros, on donne le droit de vie ou de mort d’une société à des salariés – ou des fonctionnaires – ne se rendant pas compte du mal qu’ils peuvent faire. Encore une fois, on parle de méconnaissance : Et oui, les 2300 € qu’il ne me paient pas, ne me permettent pas de payer mes salariés, qui eux même ne peuvent honorer leur remboursement de crédit. Alors, effectivement, j’ai la chance de ne pas en être là. La société dans laquelle je veux évoluer est une société du respect des engagements. Une société dans laquelle il est normal de payer ses factures avant l’échéance. Au final une société faites de relations humaines.
Les grandes sociétés ou donneurs d’ordre sont dans un mouvement de fonds, prônant l’entreprise libérée le management positif, le bonheur des salariés au travail. Et bien, mesdames et messieurs n’oubliez pas vos fournisseurs.
Courir après le règlement d’une prestation, j’aimerai que ce ne soit pas normal et j’aimerai que l’on résiste, nous les tous petits.
RESISTE PROUVE QUE TU EXISTES : et donnez moi vos bonnes idées !